Découvrez mes meilleures mouches sèches en eaux rapides, et les critères pour choisir vos imitations pour la pêche à la mouche en rivière et torrent de montagne. Le choix des mouches est primordial pour pêcher les courants, avec des sèches capables d’affronter les pires conditions.
Pêcher à la mouche en rivière de montagne n’a pas grand chose à voir avec la pratique en rivière de plaine. Courants importants, eaux froides, l’écume omniprésente… Malgré la difficulté apparente, la pêche en sèche en eaux rapides est une pratique qui réserve de merveilleuses sensations. À commencer par le fait de pratiquer sa passion dans un cadre naturel fantastisque.
Comment choisir ses mouches sèches en eaux rapides ?
Plus encore que le choix de sa canne et de son moulinet, mais aussi de sa soie et de son bas de ligne, l’un des points-clés est le choix de ses mouches. Pour choisir ses mouches sèches en eaux rapides, il est primordial de bien comprendre les spécificités de ce milieu.
Les rivières de montagne : des eaux rapides ?
Les eaux rapides recouvrent en règle générale toutes les rivières marquées par de fortes dénivellations et des débits importants. C’est le cas par exemple des rivières et torrents de montagne, riches en cascades, étroitures, gorges… Ces rivières sont par ailleurs marquées par des conditions météorologiques ou climatiques spécifiques : eaux de neige ou de glaciers, orages violents… Une grande partie des rivières de montagne sont marquées par des débits importants du mois de mai au mois de juillet, durant la fonte des neiges.
Quels critères pour choisir ses mouches sèches en eaux rapides ?
Dans le jargon de la pêche à la mouche, on appelle « sèche » les mouches flottantes, que l’on laisse dériver dans les courants, pour la présenter comme un appât au poisson. Au passage de la mouche, le poisson va venir gober notre imitation, déclenchant le ferrage du pêcheur. Ce rapide descriptif va nous permettre d’identifier les principaux critères d’efficacité des mouches sèches en eaux rapides.
1. La flottabilité (ou flottaison)
Le premier critère pour choisir ses mouches sèches en eaux rapides sera la flottabilité ou flottaison de la mouche. Les courants importants, et l’écume ou les remous qu’ils génèrent, présentent un risque important de « noyer » votre mouche. C’est le cas, notamment, des mouches à base de cou de coq, du type araignée. Très efficaces en rivière de plaine, elles souffrent hélas d’une piètre résistance aux remous des torrents. Les matériaux privilégiées se tourneront davantage vers le chevreuil ou le cul de canard. Les mouches denses, comme le l’oreille de lièvre, présentent une bonne résistence lorsqu’elles sont correctement graissées (avec du Mucilin, par exemple).
L’agitation des eaux rapides malmène la flottaison des mouches sèches.
2. La visibilité
Parvenir à distinguer ses mouches sèches en eaux rapides tient parfois du miracle. Les mouches sont souvent malmenées dans les courants, et avec l’écume, on a tôt fait de la perdre de vue. Avec un peu d’entraînement, toutefois, on prend l’habitude de suivre, si ce n’est la mouche elle-même, au moins sa trajectoire. Les mouches les plus visibles sont généralement les mouches assez claires, en poil de cervidé ou de lièvre. Un petit indicateur visuel (mousse, parafibre…) de couleur jaune fluo est également une aide précieuse pour pouvoir visualiser sa mouche. Il est en effet très important de bien visualiser le gobage, pour ferrer le poisson au bon moment.
la vsibilité des mouches sèches en eaux rapides est un aspect primordial, au risque de rater son ferrage.
3. La couleur et le style de la mouche
Si l’impératif de flottabilité nous guide vers des mouches du type « sedge » en chevreuil, cul de canard ou en lièvre, il peut être intéressant de faire varier les couleurs de ses mouches pour nous adapter aux espèces présentes dans le milieu naturel. Les couleurs, claires ou foncées, des insectes présents (éphémères, phryganes…) pourront ainsi guider le choix de vos couleurs.
Le philopotamus montanus, un trichoptère (phrygane) très présent sur les rivières de montagne.
La famille des éphémères est bien représentée dès les beaux jours de mai-juin.
Toutefois, il convient de se souvenir des spécificités des rivières de montagne, et de leurs effets sur les poissons :
Les eaux de montagne sont froides, et assez pauvres en nourriture. C’est encore plus vrai dans les rivières des massifs cristallins (granitiques), plus pauvres que les rivières calcaires du type Préales / Jura.
Les eaux sont rapides, et les mouches se déplaceront rapidement sur l’eau. Le temps de réaction du poisson devra dont être extrêmement rapide pour se saisir de sa proie.
La pression de pêche est souvent assez faible, en raison de l’accès parfois compliqué de la rivière (marche, dénivelé, relief abrupt…).
Ces trois éléments conduisent sans doute les poissons des rivières de montagne à être moins sélectifs que leurs équivalents en plaine. Rares sont les poissons « éduqués » en rivière de montagne. Plus facile à attraper, certainement. Mais la difficulté est ailleurs…
Mes meilleures mouches sèches en eaux rapides
Passé ce préambule, il est grand temps d’évoquer les mouches sèches qui, année après année, se révèlent les plus efficaces pour moi en eaux rapides.
L’oreille de lièvre
Considérée comme une mouche d’ensemble, l’oreille de lièvre n’est pas la plus efficace en termes de flottaison. Elle aura besoin d’être graissée efficacement pour flotter longtemps. On veillera éventuellement à effectuer une rotation de ses mouches (tous les quart d’heure par exemple) de manière à leur laisser le temps de sécher. Mais au-delà de leur flottaison tout juste correcte, c’est probablement LA mouche sèche la plus efficace en eaux rapides. Sa silhouette élancée n’est pas sans rappeler celle des sedges (phrygane, caddis, baetis…), par exemple. Présents une grande partie de l’année, dès le mois de mai, les sedges trouvent dans l’oreille de lièvre leur meilleure imitation.
Fixer dans l’étau un hameçon d’une taille de 14 à 20. La taille 14 est une bonne taille pour les rivières très rapides. Les tailles inférieures pourront être intéressantes sur les petites rivières, les rivières plus calmes ou en période d’étiage. Avoir deux ou trois tailles dans sa boite peut être intéressant. Si vous n’enregistrez pas de prise en 14, il n’est pas impossible que descendre d’une taille fasse une différence notable.
Installer un fil de couleur olive sur l’hameçon, et procéder à des enroulements jusqu’à atteindre la courbure de l’hameçon. Choisir une pelle de coq ou de perdrix, qui va servir à réaliser les cerques (ou plus précisément l’arrière de l’aile puisque les sedges n’ont pas de cerques). Une bonne quantité de plumes fines et relativement raides garantira une bonne tenue de la « queue » de votre imitation sur la durée.
Fixer les cerques sur la hampe de l’hameçon en les faisant dépasser d’une demi-longueur de hampe environ. Venir couper l’excédent.
Prélever une rangée de poils de lièvre à l’aide d’une pince à cul de canard. Pour les tailles 18 et 20, l’oreille de lièvre est idéale. Pour les tailles 14 et 16, des poils plus courts (masque, pelage) peuvent être utilisés, à condition de retailler un peu la base.
Fendre son fil de montage en deux à l’aide de l’aiguille (technique dite du fil fendu). Il est possible d’également de réaliser une « boucle à dubbing », et de vriller les poils à l’aide d’un « twister ».
Insérer la rangée de poils de lièvre entre les deux fils à l’aide de la pice. Tendre le fil pour maintenir les poils en place (le poids de la bobine est suffisant).
Les autres vidéos de la série montage de mouches
Si vous désirez débuter le montage, ne manquez pas la série « spécial débutant » consacrée au montage de mouches :
Tout en pinçant le fil au-dessus de la bobine, faire tourner cette dernière. La vrillage du fil entrainera également celui des poils de lièvres, qui prendront la forme un petit goupillon (ou hérisson). Enrouler le poil de lièvre autour de la hampe en remontant jusqu’au premier tiers de l’hameçon.
A chaque tour, relever les poils vers le haut, en venant les pincer entre le pouce et l’index. Ajouter du poil de lièvre et renouveler l’opération autant de fois que nécessaire. En fonction de l’épaisseur de la mouche, on pourra réaliser un dubbing pour marquer le thorax de notre imitation.
Avant de réaliser la tête et le nœud final, il est très recommandé de réaliser un indicateur visuel de type « parafibre » ou mousse EVA de couleur jaune fluo.
Prélever quelques fibres de parafibre et former une mèche en la repliant en quatre. Fixer cette mèche sur la partie supérieure de la hampe dans le sens de la longueur.
Replier la mèche en deux, à la verticale, et réaliser quelques tours à l’horizontale pour garantir sa position verticale, en dehors de la couche d’eau.
Couper l’excédent de parafibre de manière à former un petit toupet. Réaliser une tête et le nœud final, avant de solidifier le nœud par une goutte de vernis.
Le sedge chevreuil
Appelée « oreille de chevreuil » lorsqu’elle est réalisée avec le poil des oreilles, ou plus simplement « sedge chevreuil », cette mouche possède de très bonnes capacités en termes de flottaison. Le poil de chevreuil est en effet constitué de fibres creuses, et donc par conséquent, il a d’excellentes qualités en termes de flottabilité. Cette mouche d’ensemble, a une silhouette sur l’eau qui n’est pas sans rappeler celle de l’éphémère. La couleur, du beige au marron foncé, pourra être ajustée en utilisant d’autres poils de cervidés. Les oreilles de chevreuil sont très foncées, mais le pelage tire parfois davantage sur le gris-beige. Les peaux de chamois ou de rennes présentent encore des teintes différentes. Autant de possibilités pour s’adapter efficacement aux insectes présents sur vos rivières.
Montage d’un sedge chevreuil
Le matériel nécessaire :
Hameçon droit type TMC 100 de taille 14
Fil de montage couleur olive taille 8/0
Pelle de coq (pardo, limousin) ou de perdrix
Dubbing de lièvre (couleur olive, beige ou marron)
Poil de chevreuil ou autre cervidé selon la couleur souhaitée (poil des oreilles pour les petites tailles d’hameçon))
Fixer dans l’étau un hameçon droit d’une taille de 14 à 20 selon la taille souhaitée. Les hameçons de taille 14 sont adaptés aux eaux rapides et tumultueuses. Les tailles 16 et 18 seront intéressantes en petites rivières ou aux eaux plus calmes. Les tailles 20 seront réservées aux rivières en étiage bas.
Installer le fil couleur olive sur la hampe de l’hameçon, et procéder à des enroulements jusqu’à atteindre la courbure de l’hameçon.
Fixer une plume de pelle de coq ou de perdrix en laissant dépasser les fibres d’une demi-longueur de hampe. Couper l’excédent.
Déposer un peu de poix sur le fil de montage, et rouler du poil de lièvre (dubbing) de manière à former un petit boudin.
Enrouler le dubbing autour de la hampe en remontant jusqu’au premier tiers de l’hameçon.
Prélever du poil de chevreuil selon la couleur souhaitée. On utilisera le poil des oreilles pour les petits imitation, et éventuellement du pelage pour les mouches plus volumineuses.
Les gestes essentiels
Ne manquez pas la vidéo spéciale sur les techniques de base du montage de mouches, publiée sur Alpes Fishing.
Les gestes techniques du montage de mouches de pêche
Déposer les poils dans un tasseur de poils pour égaliser les longueurs, et couper l’excédent.
Installer les poils de chevreuil sur l’hameçon dans leur position finale, et réaliser un premier tour (peu serré), puis trois ou quatre autres tours pour venir la fixer solidement. Serrer un peu plus à chaque tour.
Réaliser une ou deux demi-clés pour préserver votre montage en cas de rupture du fil.
Tailler l’excédent de fibres de chevreuil et dégager l’œillet de l’hameçon.
Positionner une mèche de parafibre sur la partie supérieur de la hampe, dans le sens de la longueur.
Replier la mèche de parafibre en deux, à la verticale, et procéder à des enroulements horizontaux pour former l’indicateur fluo.
A cette étape, il est possible de réaliser un montage parachute à l’aide d’une lancette de coq pour favoriser la flottaison et dégager l’indicateur de la couche d’eau.
Couper l’excédent de parafibre pour former un petit toupet. Réaliser la tête et le nœud final, avant de solidifier l’ensemble par une goutte de vernis.
