Quel matériel pour la pêche du corégone (lavaret, féra) ?
La pêche du corégone (également appelé lavaret ou féra) requiert une technique spécifique et un matériel adapté. Traditionnellement pratiquée en bateau, elle fait de plus en plus appel à l’usage du sondeur ou du moteur électrique… Le point sur les différents équipements, et leurs alternatives, si vous n’êtes pas encore équipé.
La pêche du corégone est une pêche patrimoniale, largement pratiquée dans les grands lacs alpins (Léman, Annecy, le Bourget). Appelé lavaret au lac du Bourget, féra à Annecy et sur le lac Léman, le corégone est un salmonidé vivant dans les eaux froides et profondes des grands lacs. On compterait près de 80 espèces de corégones, mais celle qui nous intéresse ici est le Coregonus lavaretus. Présent de manière naturelle au lac du Bourget et sur le lac Léman, il a été réintroduit dans les grands lacs du Jura, des Vosges, du Massif central ou des Alpes du Sud. Sa pêche, telle qu’elle est pratiquée traditionnellement, est une pêche en bateau. Elle requiert une technique spécifique, appelée pêche à la gambe.
Matériel #1 : Quelle canne pour la pêche du corégone ?
Pour la pêche du corégone, on utilise une canne très courte (de l’ordre de 1n60 m) et très sensible, appelée « canin ». On trouve ce type de canne chez les détaillants, parmi les gammes « corégone » proposées par Vertigone, Autain ou encore Pezon et Michel. Son intérêt est son extrême sensibilité, pour être capable de détecter la touche très fine du corégone / lavaret / féra.
Si quelques pêcheurs opérent toujours sans moulinet, au cadre, le classique moulinet à tambour fixe est devenu la norme. Un moulinet à frein avant de taille 2000 à 2500 est suffisant pour brider le poisson et le ramener au bateau. Le corps de ligne sera du nylon en 18/100, plus discret que la tresse sur cette pêche statique en eau très claire, même à grande profondeur. À l’extrémité, on viendra fixer, par un émerillon-agrafe, la fameuse gambe à corégone. Deux vidéos sur le site et la chaîne vous en présentent la réalisation complète : du montage des chironomes à la réalisation de la gambe proprement dite.
Et si vous n’avez pas de canin ?
Pour pêcher le corégone de manière occasionnelle, vous pouvez utiliser en alternative un lancer truite léger ou ultra-léger. La sensibilité sera moindre, mais cela n’empêchera pas le poisson de mordre. Veillez simplement à manipuler votre canne en douceur car des mouvements trop brusques avec une plombée de 20 grammes pourraient générer un risque de casse au niveau du scion. Une canne plus longue, avec des grammages légers comme les canne au buscle, sera également utilisable.
Le montage pour la pêche du corégone
La pêche du corégone se pratique « à la gambe », autrement dit avec un montage comportant plusieurs potences, et des imitations de chironomes.
Matériel #2 : Quel bateau pour la pêche du corégone ?
Pour atteindre les zones profondes des grands lacs, l’idéal est de pratique la pêche en bateau. Les embarcations traditionnelles, que l’on peut voir sur le lac d’Aiguebelette (Savoie) ou sur le lac de Saint-Point (Doubs) sont souvent des barques de pêche en bois, non motorisées. Sur les étendues d’eau restreintes, c’est largement suffisant. Mais cette solution est généralement adoptée par des pêcheurs locaux, qui laissent leur embarcation à demeure sur le lac.
Les barques de pêche rotomoulées (FunYak, Rigiflex, Armor, Silurine) sont également très populaires et transportables facilement d’un lac à l’autre. Elles peuvent être motorisées par un moteur électrique ou un moteur thermique. D’autres pêcheurs optent pour le kayak de pêche ou des bateaux à moteur plus classiques (coque open, pêche-promenade…) lorsque le lac le permet.
Que faire si vous n’avez pas de bateau ?
Vous n’avez pas de bateau ? Pas de panique ! deux solutions s’offrent à vous :
• Vous pouvez louer une embarcation sur la plupart des grands lacs, soit de simples barques à rames, soit dotées de moteurs électriques ou de moteur thermique de moins de 6 CV (sans permis).
• Vous pouvez toujours pêcher du bord, en ciblant les zones de tombant (voir le chapitre sur les cartes bathymétriques, plus bas. Pour pêcher du bord, on utilisera la technique de la pêche à la gambe utilisée en lac de montagne.
Matériel #3: Quel moteur électrique pour la pêche du corégone ?
La plupart des barques de pêche utilisées pour la pêche du lavaret ont adopté le moteur électrique, en complément ou non du moteur thermique. Le moteur thermique est en effet autorisé sur les grands lacs (Bourget, Annecy, Léman, Serre-Ponçon, Vouglans…), mais banni de certains plans d’eau (Aiguebelette, Esparon, Sainte-Croix, Paladru…). Aussi, le moteur électrique est bien souvent un moyen de déplacement alternatif à la rame.
L’autre intérêt du moteur électrique sur une barque de pêche est de pouvoir verrouiller sa position à un endroit précis (ancre virtuelle). Certains moteurs embarquent en effet une puce GPS capable de mémoriser des points, ou de stationner à la demande, à un endroit déterminé.
Que faire si vous n’avez pas de moteur électrique ?
Tous les pêcheurs n’ont pas investi dans un moteur électrique, et il suffit d’observer les anciens sur les grands lacs pour savoir comment opérer. Arrivé sur votre lieu de pêche (à la rame, évidemment !), il vous faudra simplement jeter l’ancre. Veillez à réaliser une ligne de mouillage sérieuse, adaptée à votre profondeur de pêche (jusqu’à 35 mètres généralement), au poids de la barque, et au vent (ancre de 4 kg environ pour une barque de 4 mètres).
Matériel #4 : Quel sondeur pour la pêche du corégone ?
L’échosondeur, plus souvent appelé simplement sondeur, fait aujourd’hui partie de l’équipement de nombre de pêcheurs. Cet appareil offre plusieurs avantages :
– Visualiser la profondeur en temps réel
– Visualiser la présence des poissons
– Accéder à des données cartographiques (points, traces, bathymétrie…) pour les appareils dotés d’une puce GPS.
Les pêcheurs se sont passés des sondeurs pendant des décennies, car ils n’existaient pas et/ou leur prix était prohibitif. Mais c’est un équipement devenu aujourd’hui très accessible. On trouve des sondeurs basiques pour moins de 150 €, et on trouve des sondeurs 7 pouces 2D/3D pour un prix de 500 à 1000 € selon les modèles et la sonde associée.
Que faire si vous n’avez pas de sondeur ?
Si vous ne disposez pas d’un sondeur, il va vous falloir « pêcher à l’aveugle ». Ou plutôt, mettre en œuvre d’autres stratégies. Les pêcheurs de lavarets pêchent souvent en groupe. Cette forme de convivialité est assez unique, et caractéristique de cette pêche. Tendez l’oreille ! Ça discute entre les bateaux ! Profondeur des passages de lavarets, couleur de nymphe… Plus besoin de sondeur ?
Il existe par ailleurs des cartes présentant les courbes de niveau de la profondeur de nombreux lacs et plans d’eau : la bathymétrie. Présente sur les sondeurs GPS, cette donnée peut également être affichée sur smartphone. C’est le cas notamment de la web application Navionics Web Charts ou des données Lowrance C-Map Genesis.
Écarteur et épuisette
La technique de pêche traditionnelle du corégone fait appel à une canne extrêmement sensible : le canin. Elle s’illustre par son action parabolique, sa finesse, mais également par sa taille, très courte, entre un et deux mètres. Compte tenu de la longueur de la gambe, qui peut comporter jusqu’à dix-huit potences et chironomes, soit neuf mètres, un « outil » spécifique s’importe pour ramener le poisson au bateau : l’écarteur est constitué d’un crochet, fixé à l’extrémité d’une canne longue de plusieurs mètres (généralement une ancienne canne au coup recyclée). C’est elle qui, prenant le relais du canin, va être chargée d’encaisser les coups de tête du poisson et de le ramener à proximité du bateau.
Pour les mêmes raisons, on trouve également, dans l’attirail des pêcheurs de corégone, une épuisette spécifique. Dotée d’un long manche, elle s’illustre également par son filet nylon à double cerclage métallique.
La pêche du corégone en action
Ne manquez pas les vidéos dédiées à la pêche du corégone :